Un jour, une œuvre du Musée des Beaux-Arts de Dole

Croix biface, dite croix d’Arans
Pierre calcaire,
115 x 110 x 30 cm

Atelier dolois
XIVe siècle

Le musée de Dole conserve une belle collection de sculptures provenant du pays dolois, datant en grande partie des XVe et XVIe siècles. La croix d’Arans est une des rares sculptures datant de Dole au Moyen-Age, capitale du comté de Bourgogne à partir de 1384. Au XIIe siècle, l’empereur Frédéric Barberousse, époux de la fille du comte de Bourgogne, avait construit à Dole un grand château de pierre autour duquel le bourg de Dole s’est lentement construit. Au début Dole est protégée par une palissade de bois puis une enceinte en pierre est construite percée par quatre portes pour rentrer dans la cité.
Cette croix devait se situer tout près de la porte d’Arans (reconstruite à l’époque moderne) située à quelques pas du musée. Elle ouvrait sur la rue d’Arans, rue des arènes aujourd’hui. Arans (différentes orthographes ont été trouvées) provient d’un toponyme burgonde, c’est à dire que c’était le nom des habitants du quartier. Il n’y jamais eu d’arènes à Dole ! Cette sculpture a dû être renversée lors du siège de la ville par le roi français Louis XI en 1479 et enfouie sous terre avant de revoir le jour lors des travaux du quartier militaire (à partir de 1735). Elle fut trouvée dans les fondations du Pavillon des officiers, l’actuel bâtiment du musée, ironie du sort…La croix est biface, c’est à dire sculptée de deux côtés. Au recto, une représentation du Christ en croix et au verso, une figure du Christ en majesté (on le représente en entier, assis ou debout), entouré des symboles des 4 évangélistes (les auteurs des Evangiles, les textes sacrés qui racontent la vie de Jésus Christ). Il reste des traces lisibles de ces symboles : le lion de saint Marc, l’aigle de saint Jean, le boeuf de saint Luc, et l’homme ailé de saint Mathieu. Cette oeuvre est la plus ancienne sculpture de nos collections liées à l’histoire de Dole, témoignage précieux du Moyen-Age dolois.

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