Un jour, une œuvre du Musée des Beaux-Arts de Dole

Une mare en forêt
Signée en bas à droite « N.Diaz »
Huile sur toile
40,2 x 60,7 cm

Narcisse DIAZ DE LA PENA
(Bordeaux, 1807- Menton, 1876)

Les premiers pas artistiques de Narcisse Diaz de la Peña se sont passés à la manufacture Arsène Gillet où il est apprenti peintre. A partir de 1837, il rejoint le groupe de l’École de Barbizon. Ce groupe de peintres de paysage s’est installé dès 1820-1830 autour du tout petit village de Barbizon (à quelques kilomètres de Paris, près de la forêt de Fontainebleau) avec l’objectif de sortir des ateliers d’artistes pour peindre « en plein air et d’après nature ». Chacun emporte son chevalet, ses pinceaux, sa toile et les nouveaux tubes de peinture en plomb dans les sous-bois, les clairières, au bord des rivières… L’ouverture d’une ligne de chemin de fer en 1849 facilite l’installation de ces peintres dans cette région. On les appelle les « plainairistes » (ceux qui peignent en plein air !). On est loin du paysage idéal complètement imaginaire du XVIIe siècle.
Cette toile a une composition plutôt classique, les volumes et les motifs sont répartis de façon équilibrée, et il y a un seul point de fuite (l’endroit où les lignes se rejoignent pour indiquer une profondeur, une vue en perspective : notre œil regarde jusqu’au bout du chemin, il rentre dans la toile comme à travers une fenêtre). Mais le paysage n’est plus organisé d’une façon très stricte. Diaz de la Pena exprime sa propre vision, sa sensibilité. Il s’attache à montrer la lumière sur chaque feuille d’arbre, les reflets dans la mare ou dans les nuages du ciel. La touche picturale (la manière de poser la peinture sur la toile) est légère et rapide, les petites tâches délicates sont côte à côte dans une douce harmonie de couleurs. Cette peinture, comme l’ensemble de celles du groupe de Barbizon, annonce le mouvement impressionniste qui apparaîtra vers 1874 : le paysage sera alors représenté comme une « impression », fugitive (qui passe à toute vitesse), avec des traits de pinceau bien visibles, des cadrages inhabituels, des représentations de phénomènes climatiques. Ce mouvement, parti de la peinture, a beaucoup influencé les autres arts visuels (sculpture, photographie) mais aussi la littérature et la musique, et quelques années après, le cinéma naissant.

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