Alors que la gare de Dole est construite au début des années 1850, celle de La Bedugue est édifiée quelques décennies plus tard, en 1884. Son installation à la fin du XIXe siècle dans ce quartier industriel n’est pas anodine. Elle est un point d’export sur le marché national et international des produits dolois. Elle sert également de halte technique du train spécial du Président Grévy : en effet, un train présidentiel a circulé chaque vendredi et dimanche soir. Une voie spéciale l’accueillait en gare de Mont-sous-Vaudrey.
XIXe siècle, Le quartier de la Bedugue est une zone artisanale, maraîchère et viticole qui se transforme peu à peu en faubourg industriel. On note la présence de fonderies, tuileries, brasseries, usines de fabrication de pastilles à azurer le linge (« bleu Malpas»). C’est le principal axe de circulation vers le sud : Le trafic est important, comme l’animation (buvettes) et l’installation progressive de commerces (vin, fer,…).
La ligne Dole-Poligny (« ligne du Président » Jules-Grévy) est construite en 1882 – 1884. On réalise un tunnel sous la levée de la Bedugue pour traverser le quartier. La gare « sous-Nemond » est inaugurée en 1884. La ligne dessert les ateliers des usines.
Compagnie Nationale des Radiateurs (CNR) :En 1898, la firme American Standard s’associe aux fonderies Courtot et fonde la CNR. En 1905, une nouvelle usine est construite à la Fenotte le long de la voie ferrée. Elle fabrique des radiateurs (débuts du chauffage central domestique) et des chaudières en fonte. Elle compte 800 ouvriers en 1914 (fabrication d’obus d’artillerie) et 1500 en 1924. Au début des années 1930, la CNR change d’activité pour fabriquer des sanitaires en céramique (naissance de l’hygiène et du confort domestiques) sous le nom Ideal Standard. L’usine est presque complètement fermée aujourd’hui, après l’arrêt de la production au début des années 2010.
En 1938, le transport de voyageurs est supprimé pour une question de rentabilité. Puis dans les années 1960, c’est au tour du transport de marchandises de s’arrêter. Seul, le transport de grumes pour l’usine Jura Placage (Danzer) subsistera jusqu’au début des années 2000.
Désaffectée depuis près de 20 ans, la voie Grévy s’étend de la gare de Dole jusqu’à Mont-Sous-Vaudrey. Sa transformation en voie verte, réservée à la circulation des véhicules non motorisés, des piétons et des cavaliers sera un axe dédié aux modes doux. Sur son tracé, elle empruntera des anciens ouvrages d’art. Connectée à l’EuroVéloroute 6 son ouverture est prévue en 2021.
Le Progrès – Voie verte : les randonneurs remplacent les voyageurs
Hebdo 39 – La ligne Grévy va-t-elle se muer en voie verte ?
Colorie la gare de de La Bedugue
Dole, le plein de culture 