La Pent’cotte de Dole, que de péripéties et de réinventions !

La fête de Dole a lieu à la Pentecôte. C’est une fête dite cyclique qui se perpétue depuis le XVIIe siècle. 

Durant une semaine, la vieille ville, chaque jour, devient le théâtre de multiples manifestations, dans une atmosphère de grande liesse. 
Moment incontournable des festivités, une procession commémorative du miracle de Faverney (1608) est organisée dès 1609, le mardi qui suit la Pentecôte.

Crédit Photos :  don de Monsieur Girardier
Crédit Photos :  don de Monsieur Girardier
Crédit Photos :  don de Monsieur Girardier
Crédit Photos :  don de Monsieur Girardier

Fête religieuse à l’origine donc, la Pentecôte à Dole devient également un temps fort de l’activité économique de la ville car dès 1622, la foire franche annuelle de Quasimodo est organisée, trois jours avant et trois jours après la Pentecôte.  Cette foire attire beaucoup de marchands qui se regroupent sous les halles et autour de la collégiale. 

Au démantèlement des remparts, les lieux de festivités s’étendent, une foire aux bestiaux s’installe place Grévy et des bals, des guinguettes, des fontaines à vins investissent Le Cours Saint Mauris. 

Pendant la Révolution, la fête est supprimée, puis rétablie en 1811. Elle continue encore aujourd’hui, sous d’autres aspects, et reste très identitaire de la vie culturelle de Dole. L’événement connaît une grande renommée dans la région, et l’on se presse de toutes villes pour participer aux festivités. 

C’est sous la IIIe République que disparaissent les deux événements à l’origine de la fête, la procession religieuse et la foire aux chevaux et bestiaux. En effet, en 1935, la traction mécanique remplace la traction animale. 

Les temps forts des animations grand public à cette époque étaient : 

  • La retraite aux flambeaux dans le centre ville. Départ invariable des casernes puis, rue des Arènes et de Besançon, pour atteindre la place Grévy et le cours puis la place Garibaldi ou la Place nationale.
  • La fête foraine sur le cours et les illuminations des allées et grottes et cascades. On pouvait y voir des éléments décoratifs en verre de couleur, plantés tous les 8 mètres sur des poteaux. 
  • Le feu d’artifice tiré sur le bassin du Canal Charles Quint. 
  • Les jeux nautiques sur le canal (dès 1911)  avec des concours de natation ou des jeux de joutes. 

A cela s’ajoutent des manifestations sportives (Courses hippiques ou de vélocipèdes) et les tambours des parades paramilitaires, devenus des événements incontournables.

On parle de  la belle époque de la “Pent’cotte” car aucune autre manifestation ne l’égale, les Dolois ignorent même les autres propositions culturelles pour s’en donner à coeur joie lors de la Pentecôte. 

Toutefois, à la période de la Grande Guerre, la Pentecôte lasse, car trop de spectacles sont proposés. Pour rebondir, on propose de grands jeux de loterie, et les Dolois en raffolent. A la libération, la fête n’attire plus que le public jeune, et en 1971, il est même décidé de déplacer par délibération municipale, la fête foraine du Cours Saint Mauris aux abords du stade, sur le port. 

Aujourd’hui, le week-end de Pentecôte a retrouvé tout son éclat et sa splendeur, le festival international Cirque et Fanfares perpétue ainsi les habitudes doloises de se retrouver en ville, le temps d’un week-end autour de spectacles de rue, de marchands et du patrimoine de la Ville.

Source La Fête à Dole du 16e au 20e siècle – Daniel Benmiller